Quitter les monts d'Automne, d'Emilie Querbalec


Par quel bout prendre cette chronique ? Me voilà bien embêtée car le roman d'Émilie Querbalec est un véritable ovni qui commence comme de la fantasy japonaise médiévale et se termine en space opera. Incroyable mais vrai ! Dès le départ, ce livre a beaucoup fait parler de lui, aussi bien sur la blogosphère que dans des podcasts aussi divers que variés. De quoi attirer mon attention et attiser ma curiosité. Récit d’une quête initiatique où l’héroïne se cherche au travers d’un artefact pour le moins dangereux.

Kaori vit dans un monde très inspiré du Japon médiéval où tout se transmet à l’oral, selon la tradition du Dit. Fille et petite-fille de conteuse, elle n’a pourtant pas hérité du don de ses aînées alors elle se rabat sur la danse. Le jour où sa grand-mère décède en lui laissant un rouleau de calligraphie, la jeune femme part en quête de vérité… Si j’ai beaucoup apprécié ce point de départ et surtout l’intrigue que cela laissait présager, le roman ne s’est malheureusement pas révélé à la hauteur de mes attentes.

Le récit est découpé en plusieurs parties. Dans les premières, on découvre le monde et la vie de Kaori. Je l’avoue, je ne suis pas très amatrice de ces univers japonisants où femmes et jeunes filles doivent le respect à leurs Aînés, en particulier aux hommes, ces Seigneurs devant lesquels tout le monde s'aplatit au ras du sol, et où les seules qui peuvent espérer sortir leur épingle du jeu se trouvent être des p… de luxe. Désolée, très peu pour moi ! Ajoutez à cela un style très contemplatif et vous comprendrez que le début de cette lecture aura été plutôt compliqué.

Puis Kaori part en quête de vérité, elle quitte sa planète dans l’espoir de découvrir ce qu’est ce rouleau de calligraphie dont elle a hérité, ce qui est écrit dessus et comment il est arrivé entre les mains de sa grand-mère. Dès lors, le récit prend une tout autre tournure et bascule vers la science-fiction, le space opera plus précisément. La jeune femme va alors faire des rencontres, certaines dangereuses, d’autres intéressantes, amicales ou romanesques. Elle grandit, apprend à s’adapter. Si sa naïveté me l’a rendue attachante, c’est clairement sa résilience qui me l’a fait apprécier.

J’ai donc davantage aimé la seconde moitié du livre et ses voyages spatiaux, stases, robots, intelligences artificielles, etc. … Toutes les questions trouvent leur réponse avec une belle cohérence, dans un final un peu mystique et vraiment très chouette. Un roman surprenant, pour ne pas dire déroutant, servi par une plume délicate mais malheureusement cela ne fait pas tout. L’immersion n’a pas été simple et le rythme, trop inégal, m’a rendu la lecture difficile. Un sentiment mitigé donc, mais pas de quoi me décourager de découvrir l’autrice dans un autre roman.

Note : ★★☆☆

Plus d'informations

Quitter les monts d'Automne, d'Emilie Querbalec
Editions Albin Michel (2020) - 440 pages - Support numérique - Science-fiction

Recueillie par sa grand-mère après la mort de ses parents, la jeune Kaori vit dans les monts d’Automne où elle se destine à être conteuse. Sur Tasai, comme partout dans les mondes du Flux, l’écriture est interdite. Seule la tradition du "Dit" fait vivre la mémoire de l’humanité. Mais le Dit se refuse à Kaori et la jeune fille se voit dirigée vers une carrière de danseuse. Lorsque sa grand-mère meurt, Kaori hérite d’un rouleau de calligraphie, objet tabou par excellence, dont la seule détention pourrait lui valoir une condamnation à mort. Pour percer les secrets de cet objet, mais aussi le mystère qui entoure la disparition de ses parents, elle devra quitter les monts d’Automne et rejoindre la capitale. Sa quête de vérité la mènera encore plus loin, très loin de chez elle.

Le compte Twitter de l'autrice : https://twitter.com/EmilieQuerbalec


2 commentaires

  1. Ta chronique a piqué ma curiosité. Merci pour ce retour. :)

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    1. Je serais curieuse de lire ton avis, si tu as l'occasion de le lire ! :)

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