La Crécerelle, de Patrick Moran


Quand on lit beaucoup de fantasy, il arrive un moment où tout finit par se ressembler, il devient difficile de trouver la perle rare qui fera vibrer votre petit cœur de lectrice. Et de la fantasy, j’en ai lu, beaucoup. J’en lis encore d’ailleurs, et quand on me parle de renouveau, je suis naïve, j’y crois. C’est dans ce cadre-là que je me suis intéressée à La Crécerelle, de Patrick Moran, alléchée par des critiques dithyrambiques sur les réseaux sociaux. Quand Babelio l’a récemment proposé en Masse Critique, je n’ai pas résisté à l’envie de le découvrir. Bon, la note parle d’elle-même, je suis complètement passée à côté.

La Crécerelle est une jeune femme qui a pactisé avec une entité maléfique. Elle est désormais liée à cette créature, qui l’oblige à lui apporter son quota de sang et de mort, et bien évidemment, elle va chercher à s’en débarrasser. Jusque-là, c’est plutôt alléchant, d’autant plus que le quatrième de couverture annonce d’emblée la couleur : en tentant de se libérer, la Crécerelle va déclencher une série d’événements d’ampleur cataclysmique. J’ai trouvé le personnage assez intéressant. Elle est précédée par une légende, celle d’être une femme aimant tuer et le goût du sang, mais elle s’avère assez différente de ce portrait. Elle ne fait pas dans la dentelle, c’est certain, mais tous ces meurtres commencent à lui peser, et d’une certaine manière, elle aimerait trouver l’absolution.

Malheureusement, et c’est là que cela commence à se gâter, je n'ai pas vraiment ressenti d'empathie pour elle, pas le plus petit début de sentiment. L’univers lui-même m’a laissée de glace pendant plus de la moitié du livre, on passe d’un endroit à un autre, tous plus glauques les uns que les autres, et même si on sent bien que l’auteur a fait des efforts pour leur donner une âme, une organisation, une société, je ne me suis pas sentie concernée. J'ai lu pas mal de chroniques qui parlent de références à H.P. Lovecraft ou Clark Ashton Smith, mais en ce qui me concerne, je suis vraiment passée à côté. Peut-être aussi à cause de la plume de l'auteur qui manque de fluidité à mon goût. Au final, j’ai trouvé cette lecture lourde, laborieuse, je n’ai pas réussi à m'immerger dans le récit, trop occupée à essayer de comprendre ce qu'il avait en tête.

J’attendais certes de l’originalité, mais j’ai trouvé cette histoire inutilement compliquée et confuse, comme si l’auteur faisait dans la surenchère et j'ai dû me forcer à la terminer. Avec une intrigue somme toute assez classique, un style et un univers qui ne m’apparaissent clairement pas faits pour moi et deux héroïnes qui auraient pu être attachantes mais auxquelles il manque un petit supplément d’âme, ce roman ne m'apparaît au final que comme une grosse déception. Dommage...

Note : ★★☆☆☆

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La Crécerelle, de Patrick Moran
Editions Mnémos (2018) - 298 pages - Support papier - Fantasy

La Crécerelle a le goût du sang. Mais qui sait pourquoi elle tue ? Pour l’argent, pour le plaisir, ou bien pour servir les puissances de l’outre-monde ? Femme du Sud dans les terres du Nord, experte des arts magiques dans une contrée qui les méprise, la Crécerelle parcourt les cités-États du désert, semant violence et mort sur son passage. Une question demeure… combien de temps encore pourra-t-elle supporter cette vie d’atrocités ? C’est justement en cherchant à se libérer de l’entité maléfique qui contrôle sa vie, qu’elle va déclencher une série d’événements d’ampleur cataclysmique. Une spirale infernale dont, cette fois, elle ne pourra pas se sortir seule.

Site de l'auteur : https://la-crecerelle.blogspot.fr/

7 commentaires

  1. Je l'ai lu récemment et je me retrouve assez dans ta chronique. L'auteur a rendu son héroïne finalement assez froide, assez distante (et pourtant, elle s'attache très, trop vite à Mémoire !).

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    1. C'est vrai. Mais ce qui m'a gênée le plus finalement, c'est le style de l'auteur, tous ces aspects métaphysiques et rébarbatifs qui rendent la lecture très ardue et laborieuse.

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    2. Oui, sur ce point-là aussi, nous sommes d'accord ! J'ai eu du mal avec les théories développées dans le livre. C'était à vous donner mal au crâne >< !

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  2. Je n'ai pas lu ce livre mais j'ai retrouvé des points communs avec l'une de mes dernières lectures. Je n'avais pas non plus réussi à accrocher avec le personnage et à partir de là, ma lecture s'est avérée assez compliquée. Je pense que le personnage principal est vraiment le point clé d'une histoire, si on n'accroche pas avec lui, c'est compliqué d'accroché au reste.

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    1. Dans ce cas précis, c'était plus un ensemble de choses. Je n'accrochais à rien : ni l'héroïne, ni l'univers ni surtout la plume. A partir de là... ^^

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  3. Le sujet m'avait plu et attiré aussi, mais vu les différents commentaires et ton goût sûr en matière de fantasy, Je passe mon chemin. ;)

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    1. Il y a d'excellentes critiques aussi, mais je crois que ce style n'est tout simplement pas pour moi. Merci de ton passage, Licorne.

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