Voleurs de lumière, de Sylvie Kaufhold


Il y a quelques années, Sylvie m’a proposé de découvrir en avant-première un texte court de sa production intitulé Les passeurs de lumière. J’avoue qu’à ma grande honte, je ne me rappelle plus des détails de l’histoire, mais en revanche, je me souviens parfaitement d’un univers original et mystérieux dans lequel j’aurais beaucoup aimé prolonger l’aventure. Et il se trouve que c’est précisément celui de Voleurs de lumière. Vous n’imaginez pas le plaisir que j’ai eu à le retrouver !

Nous sommes dans une cité-bulle des territoires de l’Ombre, une cité où la lumière se paie à prix fort, et où les pauvres gens vivent donc avec le minimum de lumière syndical, soit quelques chiches heures par jour, au mieux. A quelques encablures, de l’autre côté d’une sombre forêt glauque à souhait et peuplée d’effrayantes créatures, la ville des passeurs, un endroit où il est possible de passer les portes de la lumière pour quitter ce monde vers... un monde meilleur. Au sens propre ou au figuré ? Nul n’est jamais revenu pour le dire.

Le récit s’attache aux pas de Gwen, jeune fille aux cheveux de feu, accusée de sorcellerie à cause de sa chevelure rousse, et sauvée in extremis par le Vieux, qui fera d’elle la plus grande voleuse de la cité. Devenue adulte, on la retrouve alors qu’elle s’apprête à commettre le casse d’une vie : voler le contenu des coffres des passeurs de lumière. Dans toute la première partie du récit, on fait connaissance avec Gwen, un personnage intéressant et sympathique, une jeune femme indépendante et éprise de liberté, une héroïne attachante comme on les aime, qui éclipse presque complètement les autres personnages de cette histoire. Mais j’imagine que c’est voulu, c’est son histoire que l’on nous conte ici.

Vient ensuite le fameux casse. Sa mise en place pour commencer, avec Lorenz notamment, ancien amant et organisateur hors pair, et son protégé, le jeune Till ; la marche périlleuse à travers la forêt pour gagner la cité des passeurs de lumière, puis le vol lui-même. Une histoire courte, bien trop courte parce qu’on aurait envie de rester plus longtemps dans cet univers, d’obtenir plus d’informations sur le pourquoi du comment de cette cité-bulle et de son obscurité, sur ce qu’il y a de l’autre côté des portes aussi, et l’avenir de nos héros. Le dénouement est un peu abrupt et encore une fois, on aimerait davantage de détails. Il y aurait vraiment matière à écrire quelque chose de plus abouti, et j’espère que Sylvie s’y résoudra un jour parce que je serai alors la première à me jeter dessus.

Vous l’aurez deviné, j’ai beaucoup aimé ! Un univers fascinant, un personnage féminin attachant et plein de panache, une intrigue sympathique et une plume enlevée. Si vous cherchez une courte lecture de fantasy entre deux pavés, Voleurs de lumière saura immanquablement vous combler.

Note : ★★

Plus d'informations

Voleurs de lumière, de Sylvie Kaufhold
Éditions du 38 (2015) - 47 pages - Support numérique - Nouvelles & Recueils

Grâce au vieux qui l'a recueillie, Gwen a développé ses aptitudes particulières, et elle est devenue voleuse d’élite. Elle exerce ses talents dans la cité bulle du consul Leroy, où l’obscurité engloutit les hommes et la lumière s’achète à prix d’or. Lorenz, son ancien amant, lui propose un contrat périlleux, au-delà des forêts obscures, au cœur de la ville des passeurs de lumière. Pour réussir, la jeune femme devra affronter ses peurs et accepter ses origines.

Site de l'auteur : http://sk082010.wix.com/sylviekaufhold

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