Le syndrome d'Asperger est une forme d'autisme, qui se caractérise par des difficultés significatives dans les interactions sociales. Et c'est l'affection dont Nikki Owen a affublé son héroïne Maria dans Sujet 375, un roman récemment édité aux éditions Super 8, dans l'univers desquelles je faisais ma première excursion. Littérature contemporaine ? Essai ? Non, pas du tout, ça ne me ressemblerait pas. Thriller bien sûr ! Ce livre est une curiosité, je ne me souviens pas avoir lu pareille histoire auparavant, si déstabilisante.
A cause de son héroïne, pour commencer. Maria est chirurgien plastique, elle s'occupe essentiellement des grands brûlés, des enfants défigurés. Elle est brillante, elle possède un quotient intellectuel au-dessus de la normale, mais son syndrome d'Asperger la rend très difficilement apte à communiquer avec les autres, à éprouver la moindre empathie pour eux. Sans parler des contacts physiques qui lui sont une véritable torture, y compris avec sa famille ou son entourage immédiat. Cela pourrait en faire un personnage froid, et je crois d'ailleurs que c'est le sentiment qu'ont eu certains lecteurs dont j'ai lu les avis. Tout au contraire, je l'ai trouvée touchante. Elle est perdue, elle a des problèmes de mémoire qui n'ont rien à voir avec son affection, elle a parfois des hallucinations qui finissent par la rendre paranoïaque, par la faire douter de tout, de tout le monde, y compris d'elle-même. Je l'ai trouvée attachante, je n'avais aucun mal à m'identifier à elle.
Déstabilisante à cause de son intrigue ensuite qui, contrairement à ce que l'on pourrait croire, ne tourne pas seulement autour du syndrome d'Asperger, mais plutôt autour de la manière dont certaines personnes exploitent le génie de ceux qui en souffrent, les manipulent dans le seul but de les utiliser, au mépris absolu de leurs sentiments. Maria cherche à comprendre, elle utilise son intellect sur-développé pour bâtir des hypothèses qui semblent parfaitement tenir la route, puis les démolir quelques pages plus loin. C'est extrêmement bien fait parce que le lecteur finit par devenir lui-même complètement paranoïaque : je me suis retrouvée incapable de décider des personnes auxquelles elle pouvait se fier ou pas. Le pourquoi du comment se dessine peu à peu, mais même quand on comprend ce qu'est le Projet, on ne sait toujours pas avec justesse qui en fait partie.
C'est une histoire terriblement addictive, frustrante par moment, mais les pages se tournent presque toutes seules. Le seul bémol, c'est le dénouement que j'ai trouvé un petit peu abrupt, mais comme il s'agit d'une trilogie, dont les droits cinématographiques viennent d'être achetés au passage, nous aurons très vite l'occasion de découvrir ce qu'il advient de Maria. Un thriller psychologique déroutant, plein de suspens, une plume très agréable, une héroïne attachante, bref une bien belle découverte pour laquelle je remercie vivement Babelio et les éditions Super 8.
A cause de son héroïne, pour commencer. Maria est chirurgien plastique, elle s'occupe essentiellement des grands brûlés, des enfants défigurés. Elle est brillante, elle possède un quotient intellectuel au-dessus de la normale, mais son syndrome d'Asperger la rend très difficilement apte à communiquer avec les autres, à éprouver la moindre empathie pour eux. Sans parler des contacts physiques qui lui sont une véritable torture, y compris avec sa famille ou son entourage immédiat. Cela pourrait en faire un personnage froid, et je crois d'ailleurs que c'est le sentiment qu'ont eu certains lecteurs dont j'ai lu les avis. Tout au contraire, je l'ai trouvée touchante. Elle est perdue, elle a des problèmes de mémoire qui n'ont rien à voir avec son affection, elle a parfois des hallucinations qui finissent par la rendre paranoïaque, par la faire douter de tout, de tout le monde, y compris d'elle-même. Je l'ai trouvée attachante, je n'avais aucun mal à m'identifier à elle.
Déstabilisante à cause de son intrigue ensuite qui, contrairement à ce que l'on pourrait croire, ne tourne pas seulement autour du syndrome d'Asperger, mais plutôt autour de la manière dont certaines personnes exploitent le génie de ceux qui en souffrent, les manipulent dans le seul but de les utiliser, au mépris absolu de leurs sentiments. Maria cherche à comprendre, elle utilise son intellect sur-développé pour bâtir des hypothèses qui semblent parfaitement tenir la route, puis les démolir quelques pages plus loin. C'est extrêmement bien fait parce que le lecteur finit par devenir lui-même complètement paranoïaque : je me suis retrouvée incapable de décider des personnes auxquelles elle pouvait se fier ou pas. Le pourquoi du comment se dessine peu à peu, mais même quand on comprend ce qu'est le Projet, on ne sait toujours pas avec justesse qui en fait partie.
C'est une histoire terriblement addictive, frustrante par moment, mais les pages se tournent presque toutes seules. Le seul bémol, c'est le dénouement que j'ai trouvé un petit peu abrupt, mais comme il s'agit d'une trilogie, dont les droits cinématographiques viennent d'être achetés au passage, nous aurons très vite l'occasion de découvrir ce qu'il advient de Maria. Un thriller psychologique déroutant, plein de suspens, une plume très agréable, une héroïne attachante, bref une bien belle découverte pour laquelle je remercie vivement Babelio et les éditions Super 8.
Note : ★★★★★
Plus d'informations
Le Projet, tome 1 : Sujet 375, de Nikki Owen
Editions Super 8 (2015) - 415 pages - Lu au format broché - Thriller et Polar
Maria Cruz-Banderras est en prison. Si elle est convaincue d’être innocente des faits qui lui sont reprochés, toutes les évidences sont contre elle. Son alibi ne tient pas la route et les tests ADN confirment qu’elle était bien sur les lieux du crime au moment du meurtre. Atteinte du syndrome d’Asperger, Maria se souvient de tout… sauf de ce qui la concerne intimement. Auprès des thérapeutes, elle va puiser dans ses facultés uniques pour tenter de se remémorer son passé récent. Des endroits étranges. Des gens plus étranges encore… Le puzzle épars qu’elle essaie de reconstituer ne semble pas faire sens. Sauf à croire à des années de mensonges et de faux-semblants. Ce qui est, bien sûr, totalement impossible. À moins que…
Site de l'auteur : http://www.nikkiowenauthor.com/
Editions Super 8 (2015) - 415 pages - Lu au format broché - Thriller et Polar
Maria Cruz-Banderras est en prison. Si elle est convaincue d’être innocente des faits qui lui sont reprochés, toutes les évidences sont contre elle. Son alibi ne tient pas la route et les tests ADN confirment qu’elle était bien sur les lieux du crime au moment du meurtre. Atteinte du syndrome d’Asperger, Maria se souvient de tout… sauf de ce qui la concerne intimement. Auprès des thérapeutes, elle va puiser dans ses facultés uniques pour tenter de se remémorer son passé récent. Des endroits étranges. Des gens plus étranges encore… Le puzzle épars qu’elle essaie de reconstituer ne semble pas faire sens. Sauf à croire à des années de mensonges et de faux-semblants. Ce qui est, bien sûr, totalement impossible. À moins que…
Site de l'auteur : http://www.nikkiowenauthor.com/
2 commentaires
Ce roman a l'air très intéressant et intriguant
RépondreSupprimerOui, je l'ai beaucoup aimé, Salhuna, je te le conseille !
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