Un monde sans fin, de Ken Follett


Considéré à tort comme la suite des Piliers de la Terre, Un monde sans fin s’attache à des héros qui ne sont que de lointains descendants de Jack le bâtisseur. L’action prend place à Kingsbridge, durant la Guerre de Cent Ans, et les passionnés du Moyen-Âge seront à la fête, car l’érudition de Ken Follett et la qualité de ses recherches historiques transparaissent à chaque page. Pour les autres, les 1337 pages ou la cinquantaine d’heures d’écoute de ce roman paraîtront peut-être un peu longuettes, il faut bien l’avouer.

C’est l’histoire de quatre personnages principaux qui se rencontrent enfants et se croisent tout le reste de leur vie : Caris, fille de marchand éprise de liberté, qui se verrait bien médecin et finira religieuse, aux prises avec les injustices qui règnent au sein de l’Eglise ; Gwenda, voleuse de son état, dont l’unique objectif est de conquérir l’homme qu’elle aime, quitte à payer le prix fort ; Merthin, bâtisseur de génie qui rêve de construire le plus haut bâtiment d’Angleterre ; et son frère Ralph, homme violent et sans scrupule, qui n’a qu’un but, être anobli par le roi.

Beaucoup de personnages secondaires gravitent autour d’eux, au sein d’une communauté à laquelle on finit par s’attacher. Leur histoire à tous constitue une véritable fresque qui souffre pourtant d’un défaut majeur, pour moi en tout cas : elle est extrêmement répétitive. Déjà, quand on la compare à son illustre prédécesseur, Les Piliers de la Terre : ce sont exactement les mêmes thématiques que l’auteur aborde ici, à savoir les bâtisseurs et la religion. Et puis, au cœur même du récit, les événements finissent par être redondants.

C’est un monde où les “méchants” réussissent à obtenir toujours plus de pouvoir. Ils en usent et abusent jusqu’à saturation du lecteur. Je me souviens que je faisais déjà ce reproche aux Piliers de la Terre. Cette surenchère m’horripilait : les héros ont beau se démener pour s’en sortir, pour obtenir une situation un peu meilleure que celle dans laquelle ils sont nés, pour réaliser leurs rêves tout simplement, ce sont toujours les mêmes affreux qui l’emportent et les écrasent. Sur 1337 pages, cela devient vite fatigant et ça finit par agacer sérieusement.

Par chance, c’est triste à dire mais la peste noire vient ici rétablir un semblant d’équilibre. Attention, l’intrigue est intéressante, je ne prétends pas le contraire, et les personnages sont attachants, mais je pense qu’on aurait aisément pu se passer d’à peu près 500 pages, ou autant d’heures d’écoute. Je lirai sans doute le troisième volet, Une colonne de feu, lui aussi déjà dans ma PAL en audio et en poche, mais ce ne sera pas pour tout de suite. Dans l'immédiat, j’ai besoin de récits plus légers !

Note : ☆☆

Plus d'informations

Saga Kingsbridge, tome 2 : Un monde sans fin, de Ken Follett
Editions Audible (2017) - 1337 pages en poche - Support audio - Historique

1327. Quatre enfants sont les témoins d'une poursuite meurtrière dans les bois : un chevalier tue deux soldats au service de la reine, avant d'enfouir dans le sol une lettre mystérieuse, dont le secret pourrait bien mettre en danger la couronne d'Angleterre. Ce jour scellera à jamais leurs destinées... Gwenda, voleuse espiègle, poursuivra un amour impossible ; Caris, libre et passionnée, qui rêve d'être médecin, devra défier l'autorité de l'Église, et renoncer à celui qu'elle aime ; Merthin deviendra un constructeur de génie mais, ne pouvant épouser celle qu'il a toujours désirée, rejoindra l'Italie pour accomplir son destin d'architecte ; Ralph son jeune frère dévoré par l'ambition deviendra un noble corrompu, prêt à tout pour satisfaire sa soif de pouvoir et de vengeance. Prospérités éphémères, famines, guerres cruelles, ravages féroces de la peste noire...

Le site de l'auteur : https://ken-follett.com/fr/

0 commentaires