Balles perdues, d'Arnaud Cazelles


On se retrouve aujourd’hui avec mon premier coup de cœur de 2022 ! Oui, on est fin août, il était temps, je suis bien d’accord. Il aura fallu un petit pavé de fantasy à la sauce western spaghetti pour m’emporter sur les traces d’un pistolero qui ne suivait pas d’homme en noir fuyant à travers le désert. Non, on n’est pas chez King mais l’ambiance est là et les références sous forme de clins d’œil aussi. J’étais prédestinée à aimer ce bouquin, c'est sûr !

Le baron de Parcendres a décidé d’unir les baronnies sous sa bannière. De gré ou de force. La Guerre des Jabots fait rage jusque dans les coins les plus reculés. À La Creusée, la petite Charlise est arrachée à ses parents et envoyée en première ligne par le Colonel Dusneau pour servir de chair à canon… ou à mine, en l’occurrence. Au cours de sa fuite, elle tombe sur deux pistoleros qui la prennent sous leur aile. Leur unique objectif est d’échapper à la guerre mais quand le sort s’acharne…

En parallèle, on suit Mireïa, l’épouse du Colonel Dusneau, et leurs jumeaux Arsàn et Zacaria. Loin d’être une femme au foyer comme tant d’autres au sein de la bourgeoisie, elle est dotée d’une ambition tout aussi dévorante que celle de son mari, au point de ne pas hésiter une seconde à mêler ses enfants à un meurtre, quitte à se retrouver aux prises avec les pouvoirs chamaniques des Tallaïms, une peuplade que l’on pourra assimiler aux indiens d’Amérique, tout aussi persécutée qu’ils ont pu l’être.

Balles perdues est le premier tome d’une saga au long cours. L’auteur alterne les points de vue de ses différents protagonistes. Ils sont assez nombreux mais ils sont tellement bien incarnés qu’on a vite fait de les identifier et surtout de s’y attacher. Ils sont au cœur de l’histoire. Très humains, ils ont tous leurs particularités, leurs défauts, leurs objectifs et tous évoluent en fonction des événements. Il y en a pour tous les goûts, même les plus originaux avec un Baron Fortune que j’aurais aimé découvrir davantage.

L’univers est vraiment très chouette et réunit tous les codes du western : des flingues et des duels, des parties de cartes, une attaque de diligence, un peuple opprimé et réduit en esclavage… Le tout mâtiné de chamanisme, dans des bayous où se développent d’étranges créatures. Les thèmes sont nombreux, de la perte de l’innocence au deuil, la trahison, la vengeance ou la maladie, en passant par l’esclavage ou encore l’avortement. Sur près de 600 pages, l’auteur aborde tout ça dans un joyeux pêle-mêle mais c’est vraiment très bien fait.

Vous l’aurez sans doute compris, je suis tombée sous le charme, j’ai adoré ! C’est un roman un peu cher mais je ne regrette pas une seconde mon investissement. J’ai passé un excellent moment en compagnie de cette galerie de personnages. En plus, Arnaud Cazelles a une jolie plume, ce qui ne gâte rien. Seul bémol, les trop nombreuses coquilles qui parsèment encore le texte, c’est un peu dommage. Quoi qu’il en soit, j’ai vraiment hâte de découvrir la suite et je recommande ce premier tome à grands cris !

Note : ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ 

Plus d'informations

Un Certain Goût de Plomb, tome 1 : Balles perdues, d'Arnaud Cazelles
Editions Oneiroi (2022) - 588 pages - Support papier - Fantasy

Les revolvers pétaradent, les os éclatent, les chairs se déchirent. La Guerre des Jabots empoisse la terre d'un sang noir. La poudre et le plomb sont les armes choisies par le baron de Parcendres pour réunir Les Baronnies sous son joug. Son ambition, obscène et sans gloire, gangrène le continent jusqu'aux petits villages comme La Creusée où vit Charlise. Arrachée à ses parents par la stratégie sans scrupule du colonel Dusneau, la gamine se lie, malgré elle, à deux hors-la-loi en cavale. Aveuglés par leur orgueil, les humains ne voient pas la menace chamanique qui grandit dans l'ombre.

Le compte Twitter de l'auteur : https://twitter.com/ArnaudCazelles

4 commentaires

  1. Arf, dommage pour les coquilles. Mais je prends tout de même note de la recommandation !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est d'autant plus surprenant que les éditions Oneiroi ne nous avaient pas habitués à ça. Je ne sais pas bien ce qui s'est passé, mais c'est vraiment dommage.

      Supprimer
  2. Ca donne bien envie mais je t'avoue que le trop grand nombre de coquilles me rebute... Je verrai si j'arrive à passer outre cette appréhension. Merci pour la découverte, en tout cas !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne comprends que trop bien, mais ce serait dommage de sanctionner le travail de l'auteur pour le travail de l'éditeur... ;) Et puis vraiment, j'ai beaucoup aimé, malgré les coquilles.

      Supprimer