Cendres, de Johanna Marines


La collection Mécanique des ombres des éditions Snag m’intrigue depuis un petit moment. Publié en son sein, Cendres, de Johanna Marines, une intrigue policière qui se déroule dans un Londres steampunk pour le moins alléchant. Sur le papier en tout cas, car dans la réalité, on se rend vite compte qu’un joli décor et une belle idée ne font pas tout, et c’est très dommage. Ma déception est à la hauteur de mes attentes sur cette lecture, immense.

C’est l’histoire de Nathaniel, Luna et Agathe. Les premiers sont frère et sœur d’adoption, ils partagent un minuscule appartement et vivent chichement de son salaire à lui en tant qu’allumeur de réverbères et de ses rapines à elle. De son côté, Agathe, à la recherche d’un emploi pour subvenir aux besoins d’une mère malade, se fait embaucher comme parurière auprès d’une famille de diamantaires. Mais entre les gangs, le trafic de drogue et un mystérieux serial killer, les rues de la capitale sont de moins en moins sûres. Alors que des tombes sont profanées dans les cimetières, des jeunes femmes disparaissent…

Je suis immédiatement tombée sous le charme de l’univers. Rien à redire, c’est ma came, j’adore ça ! Des automates, un smog infâme, une atmosphère steampunk comme je les aime. J’ai dévoré le premier quart du livre sans même m’en apercevoir. Malheureusement, ça a tourné court assez vite côté intrigue car tout est très prévisible et les clichés s’accumulent bien vite jusqu’à l’écœurement. Tout cela manque de naturel. On sent bien que Johanna Marines a essayé de construire des personnages intéressants mais nombre de choses sonnent faux, en particulier leur côté torturé à tous.

Quant à la cohérence, on n’en parle pas ! La motivation du “méchant” aurait pourtant pu être une bonne idée - vraiment, j’ai bien aimé le principe -, mais tout va trop vite. On se demande pourquoi certains personnages sont sacrifiés - pour autre chose que rendre le récit artificiellement plus sombre, j’entends - et je ne me suis toujours pas remise des réactions pour le moins radicales de Nathaniel, dont le soudain changement de caractère est juste incompréhensible. C’est comme si l’autrice n’avait pas bien su comment conclure son récit et avait opté pour la facilité, ce qui est toujours frustrant.

Au final, une belle déception ! J’attendais beaucoup de ce roman à la splendide couverture réalisée par Aurélien Police et les premières pages m’avaient confortée dans ce sentiment. Malgré une atmosphère plutôt réussie et une belle idée de départ - ou de fin, en l’occurrence -, tout cela s’avère un peu trop bancal pour qu’on y croit vraiment. Dommage...

Note : ★★☆☆

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Cendres, de Johanna Marines
Editions Snag (2019) - 404 pages - Support papier - Science-fiction (steampunk)

Londres, 1888. Nathaniel et Luna vivent dans un quartier mal famé de l'East-End. Pour survivre, ils sont obligés de revendre les objets qu'ils ont volés. Au même moment, à Westminster, Agathe accepte de devenir la domestique de la famille Henwoorth. Leur destin va basculer le jour où Nathaniel va découvrir un cadavre. Agathe, une jeune femme plutôt naïve prête à tout pour payer les médicaments de sa mère malade. Celle-ci va être embauchée comme parurière chez les Henwoorth. Mais, rapidement, le fils ainé de la famille, Archibald, se montre étrange... Qu'attend-il vraiment d'elle ? Et si un tout autre destin l'attendait ? Nathaniel Depford, un jeune homme de 27 ans, qui travaille comme allumeur de réverbères dans la vieille ville. Orphelin, il ne sait presque rien de ses origines. Mais, quand celle qu'il considère comme sa sœur, Luna, disparaît et que d'étranges cauchemars refont surface, son monde fragile vacille... Réussira-t-il à retrouver Luna avec l'aide de la police ? Ou devra-t-il faire chemin seul pour comprendre les forces obscures qui tirent les ficelles en coulisse ? Et si son passé le rattrapait ?

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