On se retrouve aujourd’hui avec Malice, le premier tome de la saga Les Terres Bannies, de John Gwynne. Un roman qui s’inscrit dans la lignée d’une fantasy classique, entre dieux anciens, royaumes rivaux et destinées héroïques. S’il ne révolutionne pas le genre, ce récit dissimule quand même quelques atouts dans sa manche, malgré un début assez poussif.
Les Terres Bannies sont en péril. Une prophétie - une de plus dans le merveilleux royaume de la fantasy ! - annonce une terrible guerre entre les champions des Dieux Asroth et Elyon. Un violent conflit au cours duquel chaque peuple devra choisir son camp. Pourtant, bien que certains dressent déjà la tête, on ignore tout de ces fameux champions. C’est dans ce contexte que John Gwynne nous propose de suivre les pas de Corban, fils de forgeron qui rêve de devenir guerrier, Veradis, la première épée du prince Nathair, et quelques autres.
Malheureusement, le démarrage est laborieux. Il m’a fallu attendre les trois quarts du récit pour entrer dans l’histoire et commencer à l’apprécier. La mise en place est interminable, l’auteur prend tout son temps pour poser chaque royaume, chaque relation de pouvoir, chaque personnage, ce qui aboutit à un rythme lent, encore alourdi par la multiplication des points de vue. Une richesse d’univers qui, sur le papier, a de quoi séduire, mais qui peine à captiver. Je n’en voyais plus le bout !
Heureusement, quelques voix émergent de ce torrent d’ennui, en particulier celle de Corban dont on va suivre l’apprentissage, les épreuves et les doutes. Son lien avec sa sœur, Cywen, subtilement tissé, m’a également touchée. Les chapitres qui les concernent apportent une fraîcheur bienvenue, entre tension dramatique et des moments plus introspectifs. Leurs arcs, prévisibles sur certains aspects, offrent une évolution cohérente et surtout plus incarnée que d'autres, en particulier celui de Veradis qui m’a fait soupirer d’ennui plus d’une fois.
Il y a une volonté de bâtir une fresque épique à grande échelle, on le sent bien. Le récit a des fondations solides, mais il n’a pas réussi à m’emporter. Veradis m’a laissée de glace, il n’a suscité aucune empathie chez moi, son sort m’indifférait complètement. Le souci du détail dans les descriptions guerrières et la géopolitique ravira sans doute les amateurs de fantasy martiale, mais moi, il m’a très vite lassée. Le style est efficace, la plume fonctionnelle, mais cela ne suffit pas à faire un roman inoubliable, loin de là.
En résumé, Malice est un premier tome ambitieux, clairement pensé comme l’introduction d’un cycle au long cours. Il contient de vraies promesses, incarnées notamment par Corban et sa sœur, mais elles sont ternies par un rythme trop lent et une voix guerrière, celle de Veradis, sans réel intérêt. J’aurais aimé un peu plus d’humanité, un peu plus de nerf, et surtout un peu moins d’attente avant que la magie n’opère.
Il y a bien longtemps que les humains sont arrivés sur les Terres Bannies, qu'ils ont disputées victorieusement aux clans de géants qui les peuplaient. Des terres que l'affrontement entre les dieux antagonistes Asroth et Elyon a bien failli détruire. Aussi, quand cette guerre larvée menace d'éclater à nouveau, bien des destins vont se trouver bouleversés. À commencer par celui du jeune Corban, qui aspire à manier l'épée et la lance pour protéger son royaume et va devoir mettre son courage à l'épreuve bien plus vite que prévu.
Le site de l'auteur : https://www.johngwynneauthor.co.uk/books
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