La digue, de Michael McDowell

Me voici de retour à Perdido avec ce second tome de la saga Blackwater, de Michael McDowell, une saga matriarcale qui a fait sensation en 2022, même si je dois avouer que je me demande bien pourquoi. Publiée aux Etats-Unis en 1983 sous forme de feuilleton, elle a été éditée en France il y a deux ans sous l’égide des éditions Monsieur Toussaint Louverture, au rythme d’un tome tous les quinze jours. Un pari éditorial osé, certes, une esthétique vraiment soignée, mais après la lecture des deux premiers tomes, pas de quoi fouetter un chat.

Après la terrible crue du premier tome, on retrouve la petite ville de Perdido bien décidée à construire d’immenses digues destinées à éviter de nouvelles inondations. Le projet est essentiellement porté par les propriétaires des scieries de la commune, dont fait partie la famille Caskey. Pourtant, le chantier ne fait pas l’unanimité, notamment auprès d’Elinor, la mystérieuse belle-fille de la matriarche Mary-Love, littéralement sortie des eaux lors de la crue. Un chantier au cœur d’un récit plus porté par ses héros que par son intrigue, il faut bien le dire.

Car d’intrigue, il n’y a pas. L’auteur ne développe pas vraiment une histoire avec un début, un milieu et une fin, il développe des personnages. Mary-Love excelle au jeu de la manipulation, mais elle trouve ici maille à partir du côté de sa fille comme de sa belle-fille. Si son comportement prête à sourire, il fait parfois aussi lever les yeux au ciel tant elle est obnubilée par son désir de faire du tort à Elinor, ou de conserver le contrôle de la vie de ses enfants et petits-enfants. Elle en devient vite agaçante et comme elle est au cœur du récit, on s’en lasse assez vite.

Elinor elle-même perd de son mystère tant ses actions sont prévisibles, mais elle conserve au moins une certaine dignité. Sister, la fille de Mary-Love, prend aussi un peu d’ampleur dans ce second tome, mais tout cela n’a rien de franchement palpitant. Cela se lit bien, mais il ne se passe pas grand-chose et malgré l’atmosphère très réussie de Perdido, je me suis ennuyée. L’auteur s’attarde sur des détails dont on se fiche complètement et je regrette à nouveau que l’aspect surnaturel de l’histoire ne soit pas plus développé. Au moins aurait-il apporté quelque intérêt au récit.

C’est donc avec un sentiment très mitigé que je referme La digue. Ce second tome ne m’a pas davantage convaincue que le premier et j’en suis toujours à me demander ce qui rend les avis sur cette saga aussi dithyrambiques. Un rythme lent, des conflits familiaux qui tournent en rond et pas grand-chose d’autre, ma foi. Dubitative je suis…

Note : 

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Blackwater, tome 2 : La digue, de Michael McDowell
Mr Toussaint Louverture (2022) - 251 pages - Support numérique - Fantastique & Horreur

Tandis que la ville se remet à peine d'une crue dévastatrice, le chantier d'une digue censée la protéger charrie son lot d'imprévus : main-d'oeuvre incontrôlable, courants capricieux, disparitions inquiétantes... Pendant ce temps dans le clan Caskey, Mary-Love, la matriarcale, voit ses machinations se heurter à celles d'Elinor, son étrange belle-fille, mais la lutte ne fait que commencer. Manigances, alliances contre-nature, sacrifices, tout est permis. À Perdido, les mutations seront profondes, et les conséquences, irréversibles.

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