Celle qui devint le soleil, de Shelley Parker-Chan
Voilà un roman dont les exemplaires se sont vendus comme des petits pains aux Imaginales 2022. Je le sais parce que j’ai eu le stand sous le nez pendant trois jours ! Le format collector était splendide, bien que pas donné, mais j’ai résisté, parce que j’ai tendance à me méfier de la fantasy historique asiatique, je n’accroche pas souvent. Cependant, encouragée par les critiques enthousiastes des copinautes, je me suis néanmoins procuré la version audio, que je viens de terminer. Retour sur une déception annoncée.
Nous sommes au XIVe siècle, la Chine est occupée par les Mongols. Les Zhu vivent des temps difficiles et fondent tous leurs espoirs sur leur huitième fils, Chongba, auquel on a prédit la grandeur. À l’inverse, seul le néant attend leur deuxième fille... Mais lorsque les deux enfants se retrouvent seuls à la suite d’une attaque de brigands, Chongba se laisse mourir et la fille décide alors de s’approprier son destin en prenant sa place au monastère où il devait devenir novice. Il y a là de quoi intriguer n’importe qui. J’étais très curieuse et enthousiaste en commençant cette histoire. Malheureusement, j’ai assez vite déchanté.
Le début du récit était pourtant sympa, mettant en avant la détermination de Zhu à ne pas rester une laissée-pour-compte, une moins que rien destinée au néant. La première partie est consacrée à cette thématique ainsi qu’à la manière dont Zhu dissimule son identité, son genre surtout, au monastère. Mais comment y croire une seule seconde ? Comment croire qu’elle ait réussi à dissimuler son corps de femme, avec tout ce que cela implique, dans cette communauté d’hommes, et ce pendant des années ? Certaines scènes font figure de justification mais c’est assez grossier et on a bien du mal à y croire.
Zhu grandit et finit par quitter le monastère. La guerre fait rage entre l’oppresseur, càd les Mongols, et les rebelles, autrement appelés les Turbans Rouges. La narration s’attache à d’autres personnages, en particulier le Général Ouyang, un eunuque au service d’un prince mongol. C’est le moment où l’on entre dans le vif du sujet, celui de l’ascension de Zhu. Enfin, en principe, parce que c’est aussi celui où j’ai commencé à m’ennuyer. La plume est efficace et pourtant cela m’a paru terriblement long et redondant. Je n’ai pas réussi à m’intéresser réellement aux personnages et à ce qui leur arrivait. À leur désir d’avoir un destin exceptionnel ou de faire honneur à leurs ancêtres. Tout tourne autour de cela, alors que c’est un état d’esprit qui m’est totalement étranger et qui me laisse de glace.
Si la dernière partie m’a paru un peu plus intéressante, parce que plus dynamique peut-être, le mal était malheureusement déjà fait et je n’avais plus qu’une envie : en terminer. Je suis donc bel et bien passée à côté, et même si je ne suis pas du genre à m’arrêter en cours de route, je ne suis pas sûre du tout de lire la suite. Entre ennui et indifférence, une lecture qui, selon moi, ne valait pas son investissement.
Editions Hardigan (2022) - 414 pages - Support audio - Fantasy
Dans un village rongé par la famine, au cœur d’une plaine poussiéreuse, deux enfants reçoivent chacun une destinée. Le garçon est promis à la grandeur. La fille, au néant… En 1345, la Chine est soumise à la cruelle domination mongole. Pour les paysans faméliques des Plaines du Milieu, la grandeur n’existe que dans les contes. Quand la famille Zhu apprend que Chongba, leur huitième fils, est promis à un fabuleux destin, tous peinent à imaginer comment s’accomplira ce miracle. En revanche, nul ne s’étonne que la deuxième fille des Zhu, fine et débrouillarde, soit promise… au néant. Mais lorsqu’une attaque de hors-la-loi les laisse orphelins, c’est le fils qui se laisse mourir de chagrin. Prête à tout pour échapper à sa fin annoncée, la jeune fille endosse l’identité de son frère afin de devenir novice dans un monastère. Là, poussée par un impérieux désir de survivre, Zhu apprend qu’elle est capable de tout – même du pire – pour déjouer sa destinée. Lorsque son sanctuaire est détruit pour avoir soutenu la rébellion contre les Mongols, Zhu saisit cette chance de s’emparer d’un tout autre avenir : la grandeur abandonnée de son frère…
Le site de l'autrice : https://shelleyparkerchan.com/
3 commentaires
Qu'elle réussisse à cacher son genre, c'est dans beaucoup de récits alors ça me va. En revanche, en dehors du fait que ce soit une fiction qui fasse un peu historique, le livre est catalogué en fantasy. Quels éléments de fantasy y a-t-il ? Car, si je lis de la fantasy, je veux qu'il y ait des éléments sympa ^^
RépondreSupprimer414 pages et ce n'est qu'un premier tome et l'ennui est déjà là ? Outch !
Le côté fantasy est quasi inexistant en fait, à peine une micro touche de magie qui s'apparente plus à du mysticisme qu'autre chose selon moi. Quant à l'ennui, c'est peut-être juste moi. Si tu le lis, je serais curieuse d'avoir ton avis, en tout cas.
SupprimerLe mysticisme, voilà qui me refroidie carrément ! Dans une telle œuvre, j'aurais apprécié une véritable touche de fantasy – c'est l'occasion, après tout. Bon, je vais voir, merci pour ton retour 🙂
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