Terminal mind, de David Walton


Me revoici avec un roman de science-fiction qui a obtenu un Philip K. Dick Award en 2008 (ex-aequo avec Emissaries from the Dead, d’Adam-Troy Castro). Terminal mind nous propose de plonger dans un monde futuriste qui devrait générer pas mal de réflexions sur notre société moderne. C’est un roman qui n’est pas déplaisant mais qui, disons-le clairement, ne devrait pas non plus me laisser un souvenir impérissable.

L’auteur essaie pourtant de créer un monde qui, par bien des aspects, devrait faire froid dans le dos. Dans une ville où les inégalités entre riches et pauvres sont démultipliées des suites d’une guerre qui a modifié toute la géopolitique mondiale, on suit les pas de deux jeunes hackers. Par désoeuvrement plus que par malice, ils libèrent sans le vouloir un virus informatique d’un genre nouveau : un cutter. Cette chose va créer des dégâts considérables dans la cité, en commençant par tuer plus de trois cent individus.

J’ai trouvé le concept du cutter plutôt original, même si des histoires d’intelligences artificielles qui prennent le contrôle, on en a déjà lu et relu. Créé à partir d’un esprit humain, le cutter était à l’origine une personne, dont le cerveau a été découpé en tranches, les neurones étant ensuite recopiés dans une simulation numérique. En l’occurrence, c’est celui d’un enfant de quatre ans qui a servi ici et son créateur le manipule à coups de gâteries et de douleurs virtuelles. Bon, très clairement, c’est un peu compliqué pour qui ne connaît rien à l’informatique, et c’est dommage parce que tout l’attrait du livre réside là-dedans !

Ce qui l’est encore plus, c’est qu’en prenant un tant soit peu de recul, on se rend compte que tout cela n’est, en définitive, pas très crédible. Nous sommes dans une société post-apocalyptique. Techniquement, j’ai un peu de mal à croire qu’ils aient réussi à maintenir un tel niveau, à la fois scientifique et informatique, après cette guerre mondiale à laquelle seules quelques cités sont censées avoir survécu. Mais bon, passons là-dessus et concentrons-nous plutôt sur les aspects sociétaires de l’histoire. Malheureusement, là encore, le propos est trop appuyé, trop manichéen, et les personnages sont de tels clichés qu’on ne peut s’empêcher de hausser un sourcil dubitatif.

Au final, cela donne un roman qui se lit certes bien, car plein de rebondissements plus ou moins attendus, mais qui manque un peu d’intérêt. Une déception parce que, malheureusement, dans deux ou trois semaines, j’aurai complètement oublié ce livre et son auteur !

Note : ★★★☆☆

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Terminal mind, de David Walton
Editions Panini (2013) - 380 pages - Support papier - Science-fiction

Dans un futur proche, le monde a été marqué par la Guerre des Hémisphères. Les États-Unis sont divisés et seules quelques cités ont survécu à l’apocalypse. La technologie a suivi des avancées importantes et le réseau informatique mondial est désormais directement implanté dans l’esprit des gens. Dans un centre secret, la conscience d’un enfant est projetée dans l’univers virtuel du réseau mondial. Ceux qui le contrôlent, possèdent un pouvoir incroyable en accédant directement à l’esprit des gens. La maladresse de deux jeunes libère l’esprit de l’enfant qui envahit le réseau mondial. Ces anciens maîtres veulent le remettre sous contrôle, ses ennemis veulent le détruire et sa mère veut le retrouver.

Site de l'auteur : https://davidwaltonfiction.wordpress.com/

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