Loin de la lumière des cieux, de Tade Thompson


On se retrouve aujourd’hui pour une petite virée dans l’espace en compagnie de Tade Thompson et de son Loin de la lumière des cieux. J’ai lu beaucoup de bien de ses novellas du cycle Molly Southbourne, aussi quand j’ai eu l’occasion de me plonger dans ce roman, je n’ai pas hésité. Bien mal m’en a pris. D’une manière générale d’ailleurs, ce mois d’avril consacré à la SF pour le Challenge SFFF n’aura franchement pas été une réussite ! J’ai hâte de passer à autre chose. Mais revenons à nos moutons…

Shell Campion est la commandante en second du Ragtime, un vaisseau censé acheminer un millier de colons vers la planète Sang-Dragon. Lorsqu’elle sort de son sommeil artificiel après dix ans de voyage, elle découvre que l’IA en charge de l’appareil est défectueuse et que trente-et-un des passagers ont été assassinés et proprement découpés en morceaux. Qu’a-t-il bien pu se passer ? Fin Rasheed, enquêteur de Sang-Dragon, est envoyé sur place pour l’aider à résoudre ce mystère.

L’auteur essaie donc de jongler entre le space-opera et le policier mâtiné d’horreur mais le moins que l’on puisse dire, c’est que tout cela est très laborieux. Déjà parce que ses protagonistes possèdent à peu près autant de charisme que des limaces crevées. Moi qui aime m’attacher aux personnages, éprouver des émotions à travers eux, craindre pour eux, je n’ai malheureusement rien ressenti ici. Je ne les ai trouvés ni attachants ni même sympathiques, et je n’ai jamais réussi à me sentir concernée par ce qui leur arrivait.

Du côté de l’intrigue, l’enquête est loin d’être palpitante, il faut bien le dire. L’auteur essaie de lui donner de la substance en jouant sur le stress généré par les lieux clos et hostiles, mais ça ne fait qu’ajouter à la confusion de l’ensemble. Il s’éparpille entre deux genres qu’il ne maîtrise pas, et cela se voit comme le nez au milieu de la figure. Beaucoup trop de choses sont à peine effleurées et l’apparition du coupable à la toute fin du récit, beaucoup trop brutale, fait un peu “Sauve-qui-peut-il-me-faut-un-coupable” !

Ajoutez à ça les messages beaucoup trop appuyés que l’auteur essaie de faire passer : ne pas reproduire ce qui a été fait sur Terre, vivre en osmose avec la nature, ou encore, la vengeance, c’est le mal… Pour la subtilité, il faudra clairement repasser. Bref, je suis complètement passée à côté et j’en suis à me demander si j’ai vraiment si envie que ça de découvrir les novellas du cycle Molly Southbourne. J’en ai entendu beaucoup de bien mais j’ai du mal à croire qu’un même auteur puisse faire pareil grand écart, j'avoue.

Note : ☆☆

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Loin de la lumière des cieux, de Tade Thompson
Editions J'ai Lu (2022) - 309 pages - Support numérique - Science-fiction

Le Ragtime emporte à travers l'espace un millier de colons endormis à destination de Sang-Dragon, à plusieurs années-lumière de la Terre. Quand la commandante Campion se réveille, rien ne se passe comme prévu : l'IA qui pilote le vaisseau est défectueuse, et trente et un de ses passagers gisent, démembrés, hors de leur caisson de stase. Pourtant, la jeune femme est seule sur le vaisseau. En réponse à son message de détresse, les autorités de Sang-Dragon envoient deux agents sur place, Rasheed Fin et son assistant artificiel, Salvo. Mais leur enquête tourne court quand le Ragtime commence à s'en prendre physiquement à eux...

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