Derrière la haine, de Barbara Abel


C’est presque par hasard que je me suis lancée dans ce roman : je l’ai reçu dans un swap il y a quelques années et je ne connaissais pas du tout son autrice. En ce début d’année 2021, un petit défi m’a incitée à le sortir de ma PAL : je cherchais un auteur ou une autrice qui n’était ni français, ni anglais, ni américain. Barbara Abel est belge, elle est née à Bruxelles, et ses thrillers souvent psychologiques évoquent des milieux familiaux en pleine crise. Derrière la haine ne déroge pas à la règle.

Tout commence avec deux couples qui vivent dans des maisons mitoyennes. Ils ont à peu près le même âge, sont très amis et élèvent ensemble leurs enfants, eux aussi du même âge. Une presque-famille dont les membres, aussi bien les adultes que les enfants, sont inséparables. Jusqu’au jour où tout ce bonheur vole brutalement en éclats lorsque Maxime, le fils de Tiphaine et Sylvain, alors âgé de sept ans, tombe par la fenêtre de sa chambre et meurt sous les yeux d’une Laetitia impuissante. Dès lors, plus rien ne sera plus jamais comme avant…

Après le décès d’un enfant, c’est bien normal, vous allez me dire. C’est exact mais ce qui l’est moins, c’est la suspicion, les reproches et la culpabilité qui s’instaurent entre les deux familles. Tiphaine reproche à Laetitia de ne pas avoir pu sauver son enfant, tandis que cette dernière n’a plus assez confiance en sa voisine et ex-amie pour lui confier son propre fils, Milo, dont elle est pourtant la marraine. Très vite, leurs relations se dégradent et la paranoïa s’installe. Tiphaine veut-elle réellement faire du mal à Milo ou est-ce simplement Laetitia qui devient parano ?

Je fais partie des lecteurs qui, pendant une bonne partie du livre, n’ont pas su à quel saint se vouer, ni laquelle de ces femmes perdait réellement la tête. La psychologie des personnages est bien maîtrisée et si Barbara Abel s’applique à nous décrire l’atmosphère familiale qui règne entre ces deux familles, c’est pour mieux la détruire ensuite, la détruire jusqu’à la haine. Alors bien sûr, certaines choses sont un peu prévisibles, il n’en reste pas moins que j’ai passé un très bon moment et éprouvé tout un panel d’émotions.

C’est un roman addictif qui se dévore en un rien de temps. Quand un bonheur idyllique se transforme en enfer en un rien de temps, quand l’amour et l’amitié virent à la haine, à qui peut-on encore se fier ? Un livre noir qui, en tant que maman, m’a par moments pas mal secouée. Malgré tout, Barbara Abel a écrit une suite à cette histoire et j’ai très envie de la découvrir prochainement.

Note : ★★★☆

Plus d'informations

Derrière la haine, de Barbara Abel
Pocket (2013) - 344 pages - Support papier - Thrillers & Polars

D'un côté, il y a Tiphaine et Sylvain ; de l'autre, il y a Laetitia et David. Deux couples voisins et amis, ayant chacun un enfant du même âge. Deux couples fusionnels et solidaires qui vivent côté à côte dans une harmonie parfaite. Jusqu'au jour du drame. Un tragique accident fait voler en éclats leur entente idyllique, et la cloison qui sépare leurs maisons tout comme la haie qui sépare leurs jardins ne seront pas de trop pour les protéger les uns des autres. Désormais, les seuls convives invités à la table des anciens amis s'appellent Culpabilité, Suspicion, Paranoïa et Haine...

2 commentaires

  1. J'ai découvert cette auteure avec plaisir l'année dernière (avec Et les vivants autour).
    Celui-ci devrait me plaire également!!

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    1. Je me note son autre livre aussi, tiens ! Merci Piplo.

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