Le club Vésuvius, de Mark Gatiss


L’habit ne fait pas le moine et la superbe couverture ne fait pas le coup de cœur, loin de là. J’ai toujours été très attirée par les splendides éditions proposées par Bragelonne lors de son Mois du Cuivre annuel, mais on ne peut pas dire qu’elles m’aient souvent porté chance, je suis en général assez déçue par leur contenu. J’ai bien peur que Le Club Vesuvius ne fasse pas exception à la règle, malgré son illustre auteur, le fameux Mycroft de la série Sherlock Holmes.

C’est l’histoire de Lucifer Box, agent secret au service de sa Majesté et peintre à ses heures perdues. Un personnage au caractère très affirmé, dandy, irrévérencieux, dont le comportement prête à sourire tant il est imbu de lui-même et de son talent. Notre ami enquête sur la disparition de deux brillants savants et il est rapidement pris pour cible par un mystérieux agresseur qui ne lui veut pas que du bien. Si cela commence sur les chapeaux de roues, le soufflé retombe malheureusement assez vite car l’intrigue est assez simpliste et manque étonnamment d’intensité.

Alors ce n’est pas tellement que j’ai passé un mauvais moment mais je n’en ai pas passé un spécialement bon non plus. Pour commencer, l’aspect steampunk qui, au départ, m’avait attirée ne surgit qu’à la toute fin du roman et pour un Mois du Cuivre, vous conviendrez que c’est un peu léger. Ensuite, il est vrai que les aventures de Lucifer sont échevelées, elles comportent quelques rebondissements sympathiques et ce héros complètement décalé amène quelques touches d’humour bienvenues. Oui mais…

Oui mais pas une seconde on ne craint pour sa vie - peut-être parce qu’on ne s’attache pas vraiment à lui, tout compte fait -, pas une seconde on ne s’interroge sur la complexité de l’intrigue et le complot ourdi par le club Vesuvius. Je me suis retrouvée à attendre passivement la résolution de l’intrigue, c’est un peu dommage. Alors l’auteur s’amuse bien, c’est évident, mais le lecteur moins. Après une entrée en matière prometteuse, tout cela s’avère bien plat et sans réelle saveur. En un mot, décevant.

La plume de l’auteur est pourtant très énergique et efficace mais il m’a manqué de la profondeur, tout simplement, dans l’univers, dans l’intrigue, dans la personnalité du héros. Au final, c’est un roman qui se veut divertissant et qui l’est, d’une certaine manière, ne vous y trompez pas. C’est entraînant, décalé mais ce n’est pas vraiment steampunk et surtout ce n’est pas assez abouti. Une lecture mitigée dont j’aurais malheureusement tout oublié dans moins de deux mois. Dommage !

Note : ☆☆

Plus d'informations

Lucifer Box, tome 1 : Le club Vésuvius, de Mark Gatiss
Editions Bragelonne (2015) - 320 pages - Support numérique - Science-fiction (steampunk)

Portraitiste de talent, dandy, bel esprit, mauvais garçon… et le plus irrésistible des agents secrets de Sa Majesté. Lorsque les meilleurs scientifiques du royaume sont mystérieusement assassinés, Lucifer se lance dans une enquête trépidante, des clubs de gentlemen londoniens aux bas-fonds volcaniques de Naples, tout en déterminant la façon la plus seyante de porter un œillet blanc à sa boutonnière. Une immersion étourdissante dans les arcanes d’un ordre occulte aux pratiques décadentes – et de ses secrets les plus sulfureux.

Compte Twitter de l'auteur : https://twitter.com/markgatiss


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