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Après le triomphe de La femme de ménage, Freida McFadden propose une suite qui, malheureusement, peine à se hisser au niveau du premier tome. On y retrouve la même héroïne, Millie, quelques années après la fin du précédent volume. Elle a repris ses études pour devenir assistante sociale, enchaînant les petits boulots de femme de ménage pour payer son loyer et ses frais de scolarité. Lorsqu'elle décroche un poste chez les Garrick, un couple possédant un somptueux appartement avec vue sur Manhattan, elle pense avoir trouvé la perle rare. Sauf que… non !

Point de départ identique. Le principal défaut de ce deuxième tome, c'est sa structure narrative, qui reproduit presque trait pour trait celle du premier volume. Millie se retrouve à faire le ménage chez une riche famille en apparence parfaite, découvre des zones d'ombre, fouine malgré les avertissements et ça finit par lui péter au nez. Au milieu du récit, on change de narratrice, pour suivre les deux en parallèle sur le final. Cette mécanique, déjà vue dans La femme de ménage, manque cruellement d'originalité et pour les lecteurs qui enchaînent les deux tomes, la sensation de déjà-vu est inévitable et décevante.

La première moitié du livre souffre beaucoup de ce recyclage. On a l'impression de lire une variation peu inspirée du premier opus, avec des personnages et une situation différents, certes, mais une trame identique. L'autrice semble avoir voulu reproduire la formule gagnante du premier tome sans prendre le risque d’innover, et cette prudence nuit considérablement à l'effet de surprise et au suspense, pourtant essentiels dans un thriller de ce genre.

La seconde problématique réside dans le comportement de Millie elle-même. Elle qui a pourtant vécu des situations extrêmes, et possède un lourd passé, fait preuve d'une naïveté qui ne colle pas vraiment à son expérience de vie. On se demande comment une femme qui a passé dix ans en prison et s’est déjà laissée berner par un précédent employeur peut se montrer aussi crédule, au point d’abandonner ses empreintes sur une arme à feu alors qu’il y a un cadavre dans la pièce, par exemple. Ce sont autant de détails qui ôtent toute crédibilité au récit et deviennent franchement agaçants au fil de la lecture.

Malgré une écriture fluide et des chapitres courts qui maintiennent un certain rythme, des longueurs viennent alourdir le récit, avec des scènes répétitives où Millie nettoie un appartement impeccable, plie du linge déjà parfaitement rangé, et s'interroge sans cesse sur les mêmes éléments suspects. Autant de redites qui finissent par émousser l'intérêt du lecteur. Même si les personnages secondaires apportent une certaine épaisseur, ils ne suffisent pas à compenser les faiblesses structurelles du roman. Ainsi, en choisissant de reproduire la recette du premier tome plutôt que d'explorer de nouvelles directions, Freida McFadden livre un thriller correct mais prévisible, qui déçoit par son manque d'audace.

Note : ★★★☆☆

Plus d'informations

La Femme de Ménage, tome 2 : Les secrets de la femme de ménage, de Freida McFadden
J'ai Lu (2024) - 407 pages - Support papier - Thrillers & Polars

C’est une chance inespérée pour Millie d’avoir décroché un nouveau travail. Chez les Garrick, un couple fortuné qui possède un somptueux appartement avec vue sur New York, elle fait le ménage et prépare les repas dans la magnifique cuisine. Cela paraît trop beau pour être vrai. Et effectivement, la femme de ménage ne tarde pas à déceler quelques ombres au tableau… Son patron, Douglas Garrick, est d’humeur de plus en plus changeante. Et pourquoi sa femme Wendy reste-t-elle toujours enfermée dans la chambre d’amis ? Le jour où Millie découvre du sang sur une chemise de nuit, elle ne peut plus rester les bras croisés. Quelque chose se trame dans cette maison. Une situation à laquelle Millie n’est pas préparée et qui pourrait bien se retourner contre elle si elle continue de vouloir découvrir les secrets des autres…

Le site de l'autrice : https://www.freidamcfadden.com/

On se retrouve aujourd'hui avec la suite du challenge Civilisations organisé sur l'Imag'In Café. Après avoir exploré l'âge de pierre et l'âge de bronze, je découvre maintenant l'ère minoenne ! Le Clan de la Musaraigne a bien grandi. Il a découvert de nouvelles technologies pour améliorer son agriculture et son élevage, les prémices de l'artisanat, de nouvelles techniques de chasse, et de guerre aussi, hélas. Le voilà à l'ère minoenne, prêt à poursuivre son évolution...

Le principe du challenge est simple : chaque lecture satisfait à une consigne et grâce à elle, on obtient des points d'amélioration : de nos bâtiments, de nos technologies, de nos territoires. Notre civilisation se développe ainsi peu à peu, de l'âge de pierre à nos jours. Chacun participe à son rythme. Ce qui compte, c'est de s'amuser et prendre plaisir à lire, c'est tout.

Les règles du challenge

- Bien qu'à chaque nouvel âge, on nous demande de choisir entre deux peuples, et donc deux séries de consignes, il s'agit bien d'un challenge individuel, pas en équipe. 
- Chacun commence le challenge à l'âge de pierre, quand il veut, pas de date de début imposée.
- Seuls les romans de plus de 150 pages sont autorisés. Pas de nouvelles, bandes dessinées, comics ni autres romans graphiques.
- Pour chaque livre lu, la consigne est validée par un avis dans une fiche de la bibliothèque imaginaire ou dans un carnet de lecture, sur le forum.

Premier âge - L'âge de pierre

Billet récapitulatif de ma participation à l'âge de pierre : ici.

Deuxième âge - L'âge de bronze

Billet récapitulatif de ma participation à l'âge de bronze : ici.

Troisième âge - L'ère minoenne

À l'ère minoenne, le Clan de la Musaraigne a rejoint le peuple du Désert de Poussière. Ce peuple vit dans un vaste désert aride et hostile. Son mode de vie est façonné par les caprices du sable et du vent, qui donnent naissance à des dunes mouvantes et à des tempêtes de poussière spectaculaires. C'est un peuple fort, résilient et plein de sagesse, dont la vie est étroitement liée à la beauté et aux défis du désert.

Du point de vue du challenge, les chefs de ce peuple devront lire des romans de n'importe quel genre, mais tous publiés une année différente pour faire évoluer leur clan.

BRANCHE 1 - CITE

  • Améliorer la maison du chef de clan (niveau 4) :
  • Transformer les huttes d'habitation en maison d'habitation (niveau 7) :

BRANCHE 2 - ARTISANAT

  • Aménager des ateliers d'artisans du fer (artisan des métaux niveau 2) :
  • Découvrir le travail du marbre (sculpteur niveau 2) :
  • Améliorer les ateliers de tailleurs (tailleur niveau 2) :

BRANCHE 3 - CHASSE & GUERRE

  • Ouvrir des arènes de combat (infanterie niveau 3) :
  • Découvrir les combats à l'arc composite (combat à distance niveau 3) :
  • Améliorer les casernes de cavalerie (cavalerie niveau 2) :

BRANCHE 4 - AGRICULTURE & ELEVAGE

  • Produire de l'avoine (fermes rurales niveau 7) :
  • Découvrir les techniques pastorales (fermes d'élevage niveau 7) :

BRANCHE 5 - CITE

  • Améliorer les maisons d'habitation (niveau 8 ) :
  • Découvrir la vannerie (art & religion niveau 7) :

BRANCHE 6 - COMMERCE

  • Découvrir le commerce maritime (commerce niveau 1) :
  • Découvrir une culture alliée : la cité égyptienne (commerce niveau 2) :

BRANCHE 7 - AGRICULTURE & ELEVAGE

  • Découvrir la meule (fermes rurales, niveau 8 ) :
  • Améliorer les élevages d'animaux (fermes d'élevage niveau 8 ) :

BRANCHE 8 - CITE

  • Améliorer les maisons d'habitation (niveau 9) :
  • Découvrir de nouveaux territoires (niveau 3) :

Cité d'alliance : L'Egypte

Le Clan de la Musaraigne va réaliser, au cours de l'ère minoenne, l'importance de se faire des alliés culturels, commerciaux ou encore militaires. Elle va découvrir une nouvelle civilisation : l'Egypte.

Pour accéder à l'âge suivant, les clans du peuple du Désert de Poussière devront escalader collectivement l'arbre de progression de la cité égyptienne, accessible dès lors qu'ils auront validé la branche 6. Aucun clan ne pourra basculer dans l'âge suivant tant que ce dernier n'aura pas été complété.

BRANCHE 1 - CITE

  • Aménager des huttes de boue (maison d'habitation niveau 1) :
  • Découvrir les rites funéraires (art & religion niveau 1) :

BRANCHE 2 - ARTISANAT

  • Aménager des mines d'or (mineur niveau 1) :
  • Aménager des ateliers d'orfèvrerie (artisan des métaux niveau 1) :
  • Aménager des presses à papyrus (artisan du papier niveau 1) :

BRANCHE 3 - CITE

  • Aménager des puits (irrigation niveau 1) :
  • Transformer les huttes de boue en huttes de brique (maison d'habitation niveau 2) :

BRANCHE 4 - ARTISANAT

  • Améliorer les mines d'or (mineur niveau 2) :
  • Améliorer les mines d'or (mineur niveau 3) :

BRANCHE 5 - CITE

  • Découvrir les oasis (irrigation niveau 2) :
  • Découvrir les merveilles du monde (niveau 1) :

Alors, curieux ? Tu as envie de participer ?

C'est sur le forum que ça se passe : https://imagin-cafe.forumactif.com/

Ça partait d’une bonne idée, mais j’ai l’impression que l’autrice s’est perdue en chemin dans ses propres ambitions. Sur le papier, le concept de Dé-Mon, de Negan Stram, avait de quoi intriguer : quatre amis d’enfance découvrent un jeu mystérieux, dont les conséquences dépassent la simple partie de dés. L’idée d’un jeu maudit n’est certes pas nouvelle, mais elle garde, pour moi en tout cas, un potentiel intéressant. Malheureusement, le roman peine à exploiter cette promesse.

Negan Stram imagine un rituel simple, bien que hautement improbable d’un point de vue statistique : lorsqu’on obtient huit fois de suite le chiffre trois, un démon surgit. À partir de là, il oblige les joueurs à lancer un dé chaque jour, chaque chiffre ayant une correspondance maléfique : une action malveillante à réaliser, un meurtre à commettre, la perte d’une capacité, voire la mort. De quoi inciter à réfléchir sur la culpabilité, la tentation ou simplement la part sombre qui réside en chacun de nous.

Dans les faits, hélas, l’ensemble manque cruellement de crédibilité et d’intensité dramatique. Le démon est vraiment peu crédible, la mayonnaise ne prend pas. Les intentions sont bonnes, mais le propos est trop artificiel. L’autrice accumule clichés et facilités pour faire passer ses messages bien-pensants, et il y en a toute une tripotée. J’aurais préféré une approche plus subtile, qui laisse au lecteur la liberté de réfléchir sans qu’on lui dicte le sens à tirer de tout ceci.

Les personnages, caricaturaux au possible, ne parviennent pas non plus à sauver la mise : il y a celui qui manque d’assurance et risque donc fort d’être le premier sacrifié ; l’égoïste narcissique méchant trop méchant ; le père de famille qui dissimule des pulsions sexuelles violentes ; sa femme avide de venger la mort de sa sœur ; et le papa veuf et psychiatre, qui finira bien évidemment par retrouver l’amour tout en sauvant la terre entière. Oui, parce que pour faire du démon un gentil ne supportant plus le vice - ni l’humanité qui détruit la planète, autre message glissé au passage avec beaucoup de subtilité -, il fallait bien tous ces vilains. Hum…

Du côté de l’écriture, on sent que l’autrice a cherché à lui donner un aspect travaillé. Le problème, c’est que cela manque terriblement de naturel. Je ne doute pas de la sincérité de Negan Stram, mais les métaphores et les tournures alambiquées finissent par desservir le propos, tant cela paraît forcé. Me voilà donc bien déçue : je reste avec l’impression d’un point de départ intéressant, mais mal maîtrisé. Les clichés, les facilités et le style maladroit empêchent toute immersion. J’en suis la première désolée, mais je suis passée complètement à côté !

Note : ★★☆☆☆

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Dé-Mon, de Negan Stram
Le Héron d'Argent (2025) - 189 pages - Support papier - Fantastique & Horreur

Un soir, quatre amis d'enfance se retrouvent autour d'un apéro. Quand l'un d'entre eux suggère l'idée de jouer au Dé-Mon, ils sont loin de se douter de ce qu'ils vont déclencher... La règle de ce jeu est simple : après avoir fait huit fois d'affilée le chiffre trois, le Démon se manifeste. Une fois l'entité invoquée, celle-ci impose aux joueurs de lancer un dé tous les jours. Pour chaque chiffre, une action machiavélique à effectuer, sous peine de mort. Survivront-ils à ce jeu maudit ?

Je ne vais pas mentir : j'ai dévoré La femme de ménage, de Freida McFadden, en quanrante-huit heures. Ce roman est redoutablement addictif, le genre de page-turner qui vous happe et qui ne vous lâche plus. Bon, une fois l’euphorie de la lecture retombée, on se demande s’il mérite tout de même tout le tapage médiatique dont il a bénéficié. Je ne suis pas sûre, mais ce qui l’est, en revanche, c’est que j’ai passé un très bon moment de lecture.

On suit Millie, une femme qui sort de prison après dix ans d'incarcération. Sans emploi, sans logement, obligée de dormir dans sa voiture et sous pression de sa liberté conditionnelle, elle décroche in extremis un poste de femme de ménage chez les Winchester, une famille aisée de New York. Un job qui semble miraculeux, car il lui offre enfin une chance de repartir de zéro : elle s'occupe du ménage, récupère la petite Cecelia à l'école, prépare les repas, et elle dispose même d'une chambre au grenier.

Sauf que tout n'est pas aussi rose qu'il y paraît. Nina Winchester, sa patronne aux apparences respectables, se révèle vite instable et toxique, changeant d’humeur comme de chemise. Millie est une héroïne attachante, malgré ses zones d’ombre. On sait qu’elle sort de prison, mais les raisons de son incarcération restent floues pendant une bonne partie du récit. Elle oscille entre vulnérabilité et détermination. Elle veut désespérément se reconstruire, mais elle se retrouve piégée dans une situation qui dégénère rapidement.

L’autre point fort du roman, c'est sa construction. Freida McFadden ouvre son histoire par un prologue qui laisse entrevoir un cadavre, sans qu’on connaisse son identité, puis nous ramène trois mois en arrière pour nous raconter comment Millie en est arrivée là. Une technique qui a fait ses preuves, mais ce n’est pas tout. Environ à mi-parcours, on change de narratrice et de perspective. Nous découvrons alors le point de vue de Nina. C'est là que tout bascule et qu’on réalise que les choses ne sont pas aussi simplistes qu’on le croyait.

L’autrice maîtrise l'art du retournement de situation, c’est le moins que l’on puisse dire. Même si certains twists flirtent un peu avec l'invraisemblance, ils restent suffisamment bien amenés pour qu'on se laisse porter. L'écriture de Freida McFadden est simple, directe. Pas de longues descriptions, pas de digressions philosophiques : on va droit au but, chapitre après chapitre, avec des phrases courtes qui donnent un rythme soutenu au récit. Un page-turner assumé, et ça fait très bien le job !

La femme de ménage est un phénomène éditorial mondial, avec des millions d'exemplaires vendus et une adaptation cinématographique qui sort en fin d’année. On comprend pourquoi : c'est un divertissement redoutablement efficace, parfait pour s'évader quelques heures. Même s’il ne révolutionne pas le genre du thriller domestique et reste assez prévisible, le roman est plaisant, addictif. On le dévore, on l'apprécie, mais est-ce qu’il laissera une trace indélébile, je ne suis pas sûre. En même temps, parfois, on a juste besoin d’un très bon divertissement, rien de plus, rien de moins.

Note : ★★★★☆

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La Femme de Ménage, tome 1, de Freida McFadden
J'ai Lu (2023) - 412 pages - Support papier - Thrillers & Polars

Chaque jour, Millie fait le ménage dans la belle maison des Winchester, une riche famille new-yorkaise. Elle récupère aussi leur fille à l'école et prépare les repas avant d'aller se coucher dans sa chambre, au grenier. Pour la jeune femme, ce nouveau travail est une chance inespérée. L'occasion de repartir de zéro. Mais, sous des dehors respectables, sa patronne se montre de plus en plus instable et toxique. Et puis il y a aussi cette rumeur dérangeante qui court dans le quartier : madame Winchester aurait tenté de noyer sa fille il y a quelques années. Heureusement, le gentil et séduisant monsieur Winchester est là pour rendre la situation supportable. Mais le danger se tapit parfois sous des apparences trompeuses. Et lorsque Millie découvre que la porte de sa chambre mansardée ne ferme que de l'extérieur, il est peut-être déjà trop tard…

Le site de l'autrice : https://www.freidamcfadden.com/

Il y a des romans qui vous happent dès les premières pages et ne vous lâchent quasiment plus jusqu'à la fin. Après plusieurs revers de lecture assez frustrants, Délivrez-nous du bien, de Joan Samson, fait pour moi partie de cette catégorie. Publié en 1976 aux Etats-Unis, ce premier et unique roman de l'autrice américaine (tragiquement décédée d'un cancer quelques semaines après sa parution, à seulement 38 ans) mérite amplement sa réputation de classique méconnu du suspense psychologique.

L'histoire nous plonge dans la vie de la famille Moore – John, son épouse Mim, leur fille Hildie et Ma, sa mère au caractère bien trempé – qui vivent de leur ferme dans la paisible petite ville de Harlowe, dans le New Hampshire, non loin de Boston. Des personnages que Joan Samson parvient d’emblée à rendre profondément attachants. John, fermier attaché à sa terre, Miriam, épouse sensible et attentive, la jeune Hildie et l'irascible Ma forment un noyau touchant. On comprend vite leurs aspirations, leurs valeurs, leur attachement à leur terre et à leur mode de vie simple et authentique.

Et c'est précisément cette proximité avec la famille Moore qui rend cette lecture si addictive. Lorsque Dunsmore fait son apparition et commence à organiser des ventes aux enchères sous prétexte de renflouer les caisses de la police, les premiers signes d'étrangeté apparaissent dans cette communauté en apparence idyllique. On ressent alors viscéralement le trouble qui s'installe. La tension monte de manière progressive, presque imperceptiblement au début – une demande d'objet, puis une autre, de plus en plus pressante – avant de se transformer en véritable oppression psychologique. L’autrice maîtrise l'art du crescendo, distillant le malaise goutte à goutte, jusqu'à ce que l'atmosphère devienne irrespirable.

La comparaison avec Stephen King s'impose naturellement : on retrouve ici le même talent pour dépeindre les dynamiques perverses d'une communauté fermée, cette même capacité à faire surgir l'horreur du quotidien le plus banal. Comme dans certains romans de King situés dans des petites villes de Nouvelle-Angleterre, c'est la normalité apparente qui se révèle être le terreau de la violence. La construction narrative est parfaite, chaque élément étant posé là avec soin, chaque personnage secondaire contribuant à l'édifice global. Le piège se referme sur les Moore, lentement mais sûrement, et on assiste avec impuissance à leur dépossession.

Délivrez-nous du bien est une lecture aussi éprouvante que fascinante, un texte qui interroge, porté par des héros profondément humains et une belle maîtrise narrative. Malgré un final un peu rapide, je le recommande chaleureusement à tous les amateurs de suspense psychologique.

Note : ★★★★★

Plus d'informations

Délivrez-nous du bien, de Joan Samson
Monsieur Toussaint Louverture (2024) - 300 pages - Support papier - Fantastique & Horreur

Harlowe, petite ville rurale du New Hampshire non loin de Boston, est un coin tranquille où tout le monde se connaît et où chacun a sa place : Fanny, avec sa voix insipide et son regard vide, est juchée sur son perchoir derrière le comptoir du magasin d’alimentation générale ; John passe la niveleuse ou le chasse-neige, au choix, lorsque la commune le lui demande ; la femme pasteur prononce son sermon tous les premiers dimanches du mois.
Mais cet ordre paisible est petit à petit amené à changer à compter du jour où Perly Dunsmore fait son apparition. Ce commissaire-priseur au charme indéniable, globe-trotter averti, raffiné, poli et instruit, atterrit sans qu’on sache trop pourquoi à Harlowe où, avec l’aide du chef de la police locale, Bob Gore, il commence à organiser des ventes aux enchères dans le but d’améliorer la sécurité et de faire prospérer la petite communauté. Les habitants jouent plus ou moins le jeu, et font don de choses et d’autres remisées à la grange, à la cave ou au grenier, et dont ils n’ont plus vraiment l’utilité.
Puis, lorsque les demandes se font de plus en plus pressantes et que les refus sont poliment écartés, les choses commencent peu à peu à déraper. Que souhaite réellement ce Perly Dunsmore, qui se présente comme le sauveur désintéressé de ce petit bout de campagne qui n’a pourtant lancé aucun appel à l’aide ? Et jusqu’où est-il prêt à aller pour l’obtenir ?
Roman sur les rouages infernaux de la dépossession des plus pauvres et des menaces des forces de l’ordre, cette fiction à mi-chemin entre le thriller, le nature writing et le grand roman américain est un conte sensible et terrifiant sur la perte d’identité et le vol des âmes, l’effondrement de la morale face à la loi des marchés et la peur de ceux qui ne possèdent rien ou très peu, qui les conduisent à une forme déroutante de soumission. Et, ultimement, il pose au lecteur l’essentielle mais angoissante question : jusqu’où, exactement, peut-on céder ?

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