Le guet de More, de Lea Muna

Plonger dans Contrer les brumes, c’est accepter de se perdre dans un monde où les brumes mortelles, appelées l’Amertume, enveloppent tout, où les chimères rôdent, et où l’espoir semble aussi diffus que le brouillard lui-même. Léa Muna, avec ce premier tome intitulé Le guet de More, nous offre une incursion captivante dans un univers de fantasy sombre et intrigant.

Le roman prend place dans un monde envahi par les brumes. Seuls quelques bastions subsistent, dont More, une forteresse tenue par le guet, lequel est chargé de repousser les chimères insectoïdes qui rôdent dans l’Amertume. L’univers imaginé par l’autrice est à la fois fascinant et oppressant. Les brumes constituent une menace constante, rendant chaque sortie périlleuse, et Léa Muna excelle dans l'art de rendre son monde crédible. Chaque élément est minutieusement pensé au sein d’un univers vivant, usé par le temps et la peur. Les descriptions ne sont jamais pesantes, mais elles instaurent une ambiance lourde, presque poisseuse, où chaque sortie dans les brumes peut être la dernière.

Le personnage principal, Clervie, est la servante du maître alchimiste du guet. C’est une héroïne du quotidien, pleine de détermination et d’humanité. Elle n’est pas parfaite, elle doute, elle a peur, mais elle agit. Son courage réside dans sa volonté de faire ce qui est juste, même si cela signifie de remettre en question tout ce qu’elle pensait savoir du monde et d’elle-même. Et c’est ce qui la rend immédiatement attachante. Lorsque des événements inattendus révèlent qu’elle possède certaines aptitudes communes avec les chimères, qu’elle pourrait même être l’un de ces êtres hybrides que tout le monde craint, sa vie bascule. Son évolution est un vrai point fort du roman.

L’intrigue est bien menée, sans temps morts inutiles. L’autrice creuse les questions d'identité, de peur de l'autre, de contrôle politique. Car Léa Muna ne se contente pas de raconter une aventure : elle interroge aussi la manière dont une société fabrique ses monstres, au sens propre comme au figuré. Les enjeux se complexifient au fil des chapitres. Ce qui commence comme un récit d’apprentissage et de découverte prend des accents presque politiques. Qui décide de qui est humain ? Qui a le droit de vivre ou de mourir dans un monde au bord du gouffre ?

Le guet de More est une belle réussite, tant pour son univers maîtrisé que pour son héroïne touchante et sa narration immersive. Léa Muna signe ici un premier roman prometteur, qui donne très envie de découvrir la suite. On y retrouve tout ce qui fait les bons romans de fantasy : une évasion totale, mais aussi une résonance très humaine.

Note : 

Plus d'informations

Contrer les Brumes, tome 1 : Le guet de More, de Lea Muna
Scrineo (2025) - 500 pages - Support papier - Fantasy

Dans l'Amertume, une étendue de brumes mortelles, les chimères rôdent.
Clervie, domestique sur le guet de More, passe ses journées au service de messer Sénoc, un éminent alchimiste. Entre préparation du feu bleu et relevés du front brumeux, toutes les précautions sont bonnes pour se protéger de l'Amertume. Juste avant la grande marée, les hommes du bastion découvrent l'existence d'un chimèron, un hybride mi-humain, mi-chimère. Les inquiétudes s'accroissent avec la montée des brumes. Quelles sont les véritables intentions de cette créature ?
Lorsque Clervie découvre qu'elle a des facultés similaires à celles du chimèron, tout bascule : un lien se tisse entre eux, et elle doit maintenant choisir entre son cœur et ses devoirs. Et si le chimèron n'était pas une menace, mais la preuve vivante d'un salut pour l'humanité ?

Le compte Instagram de l'autrice : https://www.instagram.com/lea_muna/

2 commentaires

  1. Je suis toujours peu chaud pour commencer des séries en cours mais je vais garder un œil sur les suites de celle-ci parce que tu donnes bien envie, ça a l'air très bon sur tous les aspects.

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    1. Ne m'en parle pas, tout est série, de nos jours, ou presque ! Alors j'ai cessé de m'en préoccuper, je lis ce qui me fait envie et puis c'est tout ! 😉

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