Résilience, de Julia M. Tean


La lecture a toujours constitué pour moi une soupape de sécurité. Une parenthèse enchantée absolument nécessaire dans ma petite vie pour quitter un moment la réalité parfois difficile ou stressante du quotidien, et m’offrir une virée dans la vie d’un autre. C’est la raison pour laquelle la grande majorité des billets présents sur eTemporel sont des chroniques SFFF ou des thrillers. Malgré son quatrième de couverture trompeur, Résilience fait exception à la règle. Pour ceux qui penseraient avoir à faire à un thriller, on vous a trompé sur la marchandise !

En effet, ce court roman n’a rien d’un thriller, encore moins d’une romance homosexuelle, comme j’ai parfois pu le lire au hasard de mes pérégrinations sur Internet. Il s’agit d’un plaidoyer contre le racisme et l’homophobie, et si l’intention est fort louable, le résultat ne m’a malheureusement pas convaincue. On suit Vincent, un jeune homme de dix-sept ans qui vient de commettre un parricide. Les chapitres alternent entre les scènes de prison et des flash-back dans l’enfance du jeune homme, destinés à nous expliquer comment et pourquoi il en est arrivé là.

D’une santé extrêmement fragile, Vincent souffre d’une maladie dégénérative depuis l’enfance. Malade, faible, déformé et renfermé, il faut bien reconnaître que la nature ne l’a pas gâté. Sa mère, prostituée à domicile sous les yeux de son fils, l’ignore purement et simplement. Quant à son père, il est l’archétype du bonhomme violent, raciste et homophobe, et le pauvre gosse est quotidiennement battu, humilié, et conditionné pour haïr les étrangers et les pédés. Vous imaginez bien que tout cela ne peut que mal finir, et c’est évident dès les premières pages.

Pourtant, on nous détaille par le menu toutes les atrocités subies par Vincent, et ce dans un style très cru. Au final, ce sont 147 pages de maltraitance quasi ininterrompue qui nous attendent, les rares instants de grâce vécus par le jeune homme n’étant que le prélude à plus d’humiliation et de souffrance. Une surenchère probablement destinée à choquer le lecteur, à l’interpeler sur les certes terribles conséquences du racisme et de l’homophobie, mais qui au final donne surtout l’impression de servir d’excuse à Vincent pour le meurtre qu’il a commis.

On en ressort au bord de la nausée, écœuré par ce que Vincent a subi, par ce qu’il a commis, par cette histoire toute entière en définitive. Soutenir la lutte contre l’homophobie, oui, de bon cœur, mais pas en recommandant cet ouvrage, et surtout pas auprès des jeunes.

Note : ★★☆☆☆

Plus d'informations

Résilience, de Julia M. Tean
Editions Rebelle (2016) - 147 pages - Support papier - Littérature contemporaine

Pour ses dix-neuf ans, Vincent s’est offert un parricide. Il a tué son bourreau. Mais peut-on vraiment se libérer de l’emprise du Mal ? Peut-on se reconstruire après avoir subi le pire ? Incarcéré, Vincent doit affronter ses démons, apprendre à se connaître et s’accepter… pour atteindre la délivrance, sa résilience.

Site de l'auteur : http://juliamtean.free.fr/

2 commentaires

  1. ta chronique m'intrigue cz livre me fais envie depuis pas mal de temps mais je said pas si je supporterait

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    1. Personnellement, je regrette de m'être lancée, et je ne le conseille pas.

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